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IVG : La plupart des pays d’Europe restreignent la liberté d’avorter

Le droit à l’avortement peut-il être remis en cause en France ? La question mérite d’être posée dans un contexte ou des gynécologues éminents expriment publiquement leur réticence à pratiquer l’Interruption Volontaire de Grossesse et alors que le projet de loi santé adopté en première lecture fin mars n’a pas retenu la suppression de la clause de conscience permettant aux médecins de refuser de pratiquer une IVG.

Il n’en demeure pas moins qu’en Europe, la France reste un pays très libéral en la matière tant du point de vue des conditions, du remboursement ou encore du nombre d’IVG pratiqués.

France : un droit marginalement contesté

Le droit à l’avortement libre n’est à ce stade pas menacé en France. Mais le pays n’échappe pas à la montée générale des courants conservateurs et traditionalistes qui font de la remise en cause de l’IVG un de leurs combats symboliques.

Un certain émoi a ainsi été causé à l’automne dernier par les déclarations du président du syndicat national des gynécologues et obstétriciens français Bertrand de Rochambeau qui avait affirmé : « nous ne sommes pas là pour retirer des vies ».

Il y a eu parallèlement quelques exemples de centres hospitaliers publics qui ne proposaient plus d’IVG alors que la loi leur fait obligation de le pratiquer. Quant aux médecins qui peuvent toujours mettre en avant leur clause de conscience pour refuser de pratiquer un IVG, ils ont obligation d’orienter les demandeuses vers un autre médecin.

Au demeurant, on estime entre 3 et 5000 le nombre de résidentes en France qui vont se faire avorter à l’étranger, chiffre assez dérisoire par rapport aux 216.000 IVG pratiqués annuellement dans l’Hexagone.

Le nombre d’IVG dépend peu de la législation

En nombre absolu, c’est en France qu’il y a le plus d’IVG. C’est beaucoup plus qu’en Allemagne (100.000), Espagne (95.000) ou Italie (85.000).

Cela dit, avec ses 268 IVG pour 1000 naissances, la France est dépassée par un certains nombre de pays de l’Est européen comme la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie ou l’Estonie où le taux d’IVG varie de 340 à 420 pour 1000.

La Suède (330) a également un taux d’IVG supérieur à la France tandis que celui observé au Royaume-Uni (255) est à peine inférieur.

Ces variations reflètent peu le caractère plus ou moins permissif des législations. En Scandinavie, la réglementation est certes très libérale, de même qu’en Roumanie ou en Hongrie. Mais l’IVG n’est que partiellement remboursée en Roumanie et pas remboursée pour les 17-34 ans en Bulgarie.

Quant à la Grande-Bretagne, elle conditionne l’IVG à une santé physique ou mentale en péril de la demandeuse. En fait deux facteurs semblent déterminant en matière d’IVG : le dynamisme de la natalité (c’est le cas de la France ou du Royaume-Uni) ou la précarité sociale que l’on peut observer en Europe orientale.

Seules l’Irlande du nord et Malte interdisent complètement

Seules Malte et l’Irlande du Nord imposent une interdiction absolue puisque la république d’Irlande a légalisé l’IVG l’an dernier. Les Nord Irlandaises peuvent néanmoins faire interrompre leur grossesse en Grande-Bretagne.

A Chypre, l’avortement était jusqu’à l’an dernier limité aux risques de santé mais il est désormais possible après consultation d’un médecin. En revanche, l’IVG n’est autorisé en Pologne qu’en cas de viol ou de malformation du fœtus. L’interdiction y est donc la règle.

Fortes restrictions en Allemagne…

Dans plusieurs pays, l’avortement est possible mais assorti de conditions restrictives. A commencer par l’Allemagne où l’IVG est simplement dépénalisé.

Outre-Rhin, les patientes doivent consulter obligatoirement un centre spécialisé agréé qui est souvent dépendant d’une église a priori hostile à l’IVG. En outre, jusqu’à janvier dernier, toute publicité était interdite rendant malaisée l’information des femmes. Cette disposition vient d’être assouplie.

Mais l’IVG n’est remboursée que partiellement par les lander et à condition que la femme justifie de bas revenus. Enfin, peu de médecins pratiquent l’IVG outre-Rhin.

… tandis que peu de médecins le pratiquent en Italie

C’est également le cas en Italie où 70% des gynécologues sont « objecteurs de conscience ». Il s’ensuit de longs délais d’attente pour les candidates à l’IVG dans la Péninsule, ce qui explique un nombre très élevé d’avortement clandestin, peut-être 50.000 annuels, estime-t-on.

En outre, les italiennes doivent justifier leur demande d’IVG. Même chose en Belgique, Pays-Bas ou Finlande où l’on exige de justifier d’un « état de détresse »...

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